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Président de la Fédération française de pétanque et jeu provençal, Alain Cantarutti annonce vouloir lutter contre la vente des boissons alcoolisées sur les concours. Il y a du travail.


Pour le grand public, la pétanque est traditionnellement associée à une boisson anisée...


Pourquoi l'alcool est-il si présent dans la pétanque ?Ça n'est pas propre à la pétanque. Dans les matches de rugby ou de football, on vend de l'alcool et certains en partent en n'ayant plus soif, croyez-moi...
Quelle est la situation au regard de la loi ?La législation mise en place par l'État, fait que l'on sera obligé de légiférer nous aussi sur la question, au moins pour les Championnats et peut-être un jour sur tous les concours. Mais ça sera compliqué pour les clubs, car il faut trouver d'autres sources de revenus que la sacro-sainte buvette. Pour ce faire, il faut travailler et s'engager par de l'action et du mouvement, et avoir les bénévoles pour s'en charger. Ça n'est pas forcément évident, mais il faut le faire.
Quelle est la réglementation en matière d'ouvertures de débits de boissons ?L'ouverture temporaire est liée à une réglementation française qui n'est pas propre à la FFPJP, mais propre à l'organisation de toutes les compétitions. Ce sont les mairies qui ont la charge de délivrer ces autorisations à tous ceux qui organisent une manifestation : clubs, comités ou autres. La fédération, elle, n'intervient pas à ce stade.
On évoque souvent la suppression de la vente d'alcool sur les épreuves des Championnats de France. Où en êtes-vous précisément ?Pour ce qui est des Championnats de France, comme ils se déroulent sur le territoire d'une commune, ils sont soumis à la même réglementation que les autres concours. Ça n'est pas celle de la FFPJP. Mais avec quelques dirigeants, nous avons réussi à faire en sorte que certains Championnats de France, pas tous mais certains, se fassent sans vente d'alcool à la buvette, avec notamment de la bière sans alcool. J'espère qu'ils tiendront leurs engagements. On me rétorque immédiatement que le manque à gagner risque d'être important. J'en suis bien conscient, mais il faut savoir ce que l'on veut.
D'où viennent les problèmes ?Pas mal de départements, lors de leurs championnats, vendent de la bière sans alcool dans leur buvette, ce qui fonctionne bien. Sauf que certains joueurs, des énergumènes, amènent avec eux de véritables petits bars ambulants.



Je sais bien que la pétanque c'est la convivialité, la joie de vivre, mais aujourd'hui, notre société est soumise à des règles qu'il faut respecter. Malheureusement, la plupart du temps, ces concours se déroulent en centre-ville et on ne peut pas contrôler ceux qui vont dans les bars avoisinants, ou qui apportent des boissons dans les coffres de voitures. C'est d'ailleurs pareil pour la police qui ne peut pas empêcher certains jeunes de remplir leur coffre de bouteilles le samedi soir avant de faire la fête.

C'est un autre problème...Oui, mais il reste lié. Il y a eu en France deux cas d'accidents de la route à la suite de concours de pétanque, où il a été avéré que la personne impliquée dans l'accident était sous l'emprise de l'alcool au moment des faits. Heureusement sans drame, mais à la suite des événements, les organisateurs ont été convoqués au tribunal. Il n'y a pas eu de sanctions pour l'instant, mais une convocation au tribunal n'est pas une épreuve agréable. Il faut que les gens en prennent conscience. Les lois françaises en matière d'alcool deviennent de plus en plus draconiennes, mais ça n'est pas moi qui les faits.
Les contrôles d'alcoolémie ne peuvent-ils réduire les risques ?Les contrôles ne sont pratiqués que sur la volonté de l'individu. Pour ce qui concerne les contrôles routiers, c'est de la responsabilité de la gendarmerie ou des autorités assermentées. Nous faisons des contrôles d'alcoolémie sur les terrains, pendant les compétitions, pour cela la loi nous oblige à avoir un médecin agrée.
Quelles sont les conséquences sur l'image de la pétanque ?On essaye de donner une image positive et sportive de la pétanque et du jeu provençal, mais c'est aussi ce qui explique que nous avons aujourd'hui une pétanque de loisirs et une autre de compétition. Je ne dis pas qu'il faut les séparer, car ce sport est aussi un facteur de rassemblement. D'autant que ceux qui posent problème sont une minorité et souvent les mêmes.
Vous paraissez remonté sur cette question...Il n'y a rien de plus triste que voir un jeune risquer sa vie sur la route après avoir bu de l'alcool. C'est à pleurer. La situation ira mieux quand les pétanqueurs se respecteront eux-mêmes. Si on commence par se respecter, on fait un pas dans le bon sens.




 
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